Yamine Djerroud est mort pour "des rumeurs circulant sur une jeune fille"

LE MONDE | 25.07.06 | 14h48  •  Mis à jour le 25.07.06 | 14h48


Deux personnes, arrêtées dimanche 23 et lundi 24 juillet, étaient toujours en garde à vue à la brigade criminelle, mardi 25 juillet, dans le cadre de l'enquête sur le meurtre de Yamine Djerroud, 19 ans, retrouvé mort dans la cave d'un immeuble à Bobigny (Seine-Saint-Denis). Il s'agit du coauteur du crime et d'une jeune fille, à propos de laquelle le drame se serait noué. Une troisième personne a été relâchée, lundi après-midi. Elle aurait récupéré les vêtements ensanglantés d'un des auteurs du crime, afin de s'en débarrasser.

 

Selon Patrick Poirret, procureur adjoint de Bobigny, il y aurait eu "probablement des rumeurs circulant sur cette jeune fille et ces remarques auraient vexé l'un des deux auteurs présumés de l'agression". Pour le magistrat, "ce qui pouvait ressembler au départ à une correction a tourné à l'acharnement".

Le soir des faits, Yamine a été "convié" par ses agresseurs "à passer la soirée" avec eux, a rapporté le procureur-adjoint. Il concède ainsi une certaine "préparation" dans l'acte qui pourrait ouvrir la voie à une qualification d'assassinat lors de l'ouverture d'une information judiciaire dans les prochains jours. Les deux jeunes hommes, majeurs, "connaissaient la victime et étaient de la même classe d'âge". Ils avaient eu "autrefois des liens avec cette cité", selon M. Poirret. Ils n'habitaient plus le quartier mais ils y revenaient fréquemment.

La victime est morte des suites d'"un violent coup à la face suivi d'une asphyxie en raison d'un sac plastique" roulé en boule dans la gorge. L'arme du crime serait une barre de fer qui n'a pas été, pour le moment, découverte. Ses amis ont retrouvé Yamine Djerroud, gisant dans une mare de sang, le pantalon baissé au niveau des genoux, une couverture sur le visage. L'autre coauteur du crime est en fuite et activement recherché.

Par ailleurs, le frère du fugitif a fracturé, lundi, une cave où se trouvait une arme et une grenade désamorcée. Il a été arrêté par les policiers de la sécurité publique, déféré au parquet de Bobigny, et devait passer en comparution immédiate, mardi 25 juillet dans la matinée.

 

Mustapha Kessous

Article paru dans l'édition du 26.07.06