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Les deux parties commencent à s'expliquer, mais rapidement, le ton monte. Aux dires de proches de Mohamed, la conductrice de 21 ans et son petit ami refusent d'établir un constat amiable. La jeune femme qui est à l'origine de l'accrochage vient d'avoir le permis de conduire. Mais "apparemment, les constats c’était pour 'les Français', d’après eux", se rappelle Nabil, l'un des frères de la victime, dans un entretien sur Europe 1.
Un des membres de la famille – peut-être Mohamed – téléphone à la police. Les passagers de la Clio décident d'appeler des renforts. D'après l'avocat du petit ami de la conductrice, Me Olivier Combe, c'est son client qui a pris l'initiative du coup de fil. Peu de temps après, une dizaine de personnes débarquent dans trois voitures de la cité des Musiciens aux Mureaux.
A en croire le frère de la victime, à leur arrivée, les individus ne cherchent pas à comprendre : "Ils nous ont dit : on va vous tuer devant votre mère. C'était ça leur programme : on va les finir." Mohamed et plusieurs de ses proches sont passés à tabac. L'altercation est d'une rare violence. Les enquêteurs parlent "d'une boucherie". "Un véritable massacre", selon la famille.
Après avoir été lynché et gravement blessé à la tête, Mohamed est laissé pour mort près de la glissière de l'autoroute. Transporté à l'hôpital Georges-Pompidou, dans le 15e arrondissement de Paris, après l'arrivée de la police, il succombe à ses lésions dans la nuit de dimanche à lundi. Une autopsie est ordonnée par le juge qui instruit l'information judiciaire ouverte à Versailles pour "meurtre et violences aggravées". Quatre autres membres de la famille sont blessés.
"DES GENS SÉRIEUX"
Dès lundi, la police interpelle deux hommes de 21 et 22 ans originaires des Mureaux, Hadema D. et Abdoulaye B. Mis en examen, l'un pour "meurtre et violences volontaires aggravées", l'autre pour "complicité", ils nient les faits et minimisent leur responsabilité tout en reconnaissant avoir été présents lors de la bagarre. Mariem, la jeune conductrice, Dominique, son petit ami, et un troisième homme, Daouda, se livrent aux enquêteurs de la sûreté départementale avec la voiture impliquée dans la collision, le lendemain.
Interrogé par France Soir, Me Combe décrit "des gens sérieux, pas du tout la sale fille qui appelle à la bagarre et le chef de bande qui ont été décrits jusqu'à maintenant. Ils n'ont pas du tout le profil. Lui travaille comme technicien, elle est étudiante. Ils sont en couple depuis quelques temps déjà et revenaient d'un dîner en amoureux". Contrairement à son ami, connu pour de petits délits routiers, Mariem n'a jamais été condamnée. Selon Me Combe, la situation a dérapé contre leur volonté. Le couple nie farouchement avoir roulé sur le corps de Mohamed, comme l'affirme la famille de la victime. Ils assurent au contraire avoir quitté les lieux dès le début de la bagarre, bien avant le lynchage.
Un nouveau suspect s'est rendu à la police jeudi. Pour l'instant, lui aussi nie les faits. L'enquête confiée aux hommes de la sûreté départementale des Yvelines se poursuit afin de retrouver les autres participants.